mercredi 7 juin 2017

Japon : 5e réacteur nucléaire relancé

Japon : 5e réacteur nucléaire relancé après Fukushima

C'est le cinquième réacteur nucléaire du parc japonais à redémarrer après Fukushima : Takahama 3 a été relancé mardi 6 juin. Il fonctionne en partie au combustible recyclé Mox, produit par l'entreprise française Areva.

 

Takahama

La centrale nucléaire de Takahama. Un autre réacteur de la même centrale, Takahama 4, avait été relancé il y a 2 semaines. 

JIJI PRESS / AFP

Le parc nucléaire du Japon redémarre petit à petit. Un cinquième réacteur nucléaire a été relancé mardi 6 juin 2017, a annoncé la Kansai Electric Power (Kepco), un modèle qui fonctionne en partie au combustible recyclé Mox. Ce redémarrage a lieu moins d'un mois après celui de l'unité voisine Takahama 4, dans le sud-ouest du Japon. La réaction en chaîne ne débutera que plusieurs heures plus tard ; la fourniture d'électricité sur le réseau n'est pas attendue avant plusieurs semaines.

Le 5e réacteur japonais à redémarrer

Avant la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011, le Japon comptait 54 réacteurs nucléaires en fonctionnement. Le pays n'en compte maintenant plus que 42, dont la majorité est actuellement arrêtée pour passer des tests de sécurité. Takahama 3, à 350 km à l'ouest de Tokyo, ne sera donc que le 5e réacteur en service au Japon (dont 3 en partie chargés de Mox).

Takahama 3 et 4 avaient redémarré début 2016, mais un tribunal, saisi par un groupe de riverains, en avait ordonné l'arrêt, estimant que toutes les leçons de la catastrophe nucléaire de Fukushima n'avaient pas été tirées. La décision avait été confirmée en premier appel. "Il reste des interrogations sur les mesures de protection vis-à-vis d'un tsunami et concernant les plans d'évacuation", avait signifié le juge. Mais en mars 2017, la Haute cour d'Osaka a infirmé cette décision, ouvrant la voie à un redémarrage.

Le Mox, combustible français controversé

Takahama 3 et 4 emploient en partie du Mox, un combustible issu d'uranium et plutonium recyclé, uniquement produit par Areva en France. Le Japon n'a pas encore mis en exploitation ses usines de retraitement et fabrication de Mox, en raison de divers problèmes techniques et de normes plus strictes depuis l'accident de Fukushima. La relance de ces réacteurs ainsi que l'emploi de Mox suscitent de vives protestations des écologistes, dont l'organisation internationale Greenpeace.

"Le combustible nucléaire Mox intégrant du plutonium réduit la sûreté des réacteurs, augmentant à la fois le risque d'accident grave et ses conséquences radiologiques", écrit l'association écologiste dans un communiqué. Selon elle, une expédition secrète de Mox doit partir du port de Cherbourg en France le 7 juillet en direction de la centrale de Takahama. "Ce transport présente également de sérieux problèmes de sécurité, car le Mox, qui peut être utilisé pour la fabrication de matériau d'arme nucléaire, est une cible potentielle pour les organisations terroristes", écrit Greenpeace.

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